Arnaud Churin, Valérie Bezançon et Kohndo Assogba vous proposent une formation de six jours portant sur l’exploration de la langue, avec pour support le texte de Virginie Despentes, King Kong Théorie. Objectifs pédagogiques : acquérir des connaissances en matière de langue, d’un point de vue théorique et les mettre en pratique immédiatement sur la scène, prendre conscience de tous les éléments de sa prosodie, se confronter à différentes façons d’aborder le jeu verbal pour accéder à une plus grande plasticité et souplesse dans sa prise de parole au théâtre.

Dans le cadre du séminaire « Pensées du geste » consacré à la voix, le groupe de recherche du Conservatoire a le plaisir d’accueillir l’interprète et pédagogue Arnaud Churin et le linguiste Rémi Godement-Berline pour une journée d’étude et de pratique consacrée à l’exploration de la prosodie dans la parole interprétée. Au travers d’une série d’exercices, le public sera invité à découvrir et à éprouver les « gammes accentuelles » créées par les deux invités pour guider les acteurs dans l’interprétation de leurs partitions textuelles. Cette journée de recherche et création est organisée dans le cadre du PG Arts de l’Université PSL et des modules innovants pédagogiques de l’EUR ArTec.

Si la parole constitue le matériau premier de l’acteur·rice, l’intonation, l’accentuation, le rythme, et autres inflexions prosodiques, sont souvent délaissés ou au moins ignorés dans le travail de l’interprétation. C’est en partant de ce constat qu’est née la recherche d’Arnaud Churin, avec comme projet celui d’étudier la prosodie des acteur·rice·s pour aider ces dernier·ère·s à mieux s’en saisir dans le processus créatif. Entre sciences du langage, pédagogie et création théâtrale, cette recherche vise à ouvrir la voix sur les plateaux, en formant les acteur·rice·s à une nouvelle approche du jeu verbal.

Sur deux pièce courtes de Kateb Yacine, exercice du filage, et présentations publiques : existe-t-il une forme de théâtre performatif, qui se répète assez peu, et s’inscrit à côté du théâtre de forme traditionnelle.

Dans cette formation dédiée à la création en espace public, nous mènerons un court séminaire sur l’exploration du langage, avec l’intervention de Kohndo, autour de la pratique du rap.

Atelier de création sur un extrait de Les lances du crépuscule de Philippe Descola. Atelier Exercice du filage (au premier jour, les participant.e.s connaissent une partie d’un texte commun à tou.te.s et nous faisons un filage) ; Gamme de la parole.

Atelier de création sur un extrait de Le polygone étoilé de Kateb Yacine. Atelier Exercice du filage (au premier jour, les participant.e.s connaissent une partie d’un texte commun à tou.te.s et nous faisons un filage) ; Gamme de la parole.

D’une part, travail sur la langue sur un poème de Christian Bobin, un travail au microscope sur le phrasé, la prosodie… D’autre part, un récit d’une scène de guerre racontée par un enfant soldat. Une traversée qui permettra de construire une séquence un peu longue et que nous travaillerons de manière inédite : pas de notes, pas de retours de l’intervenant dans un premier temps mais une série de filages où l’on s’apercevra que les interprètes savent ce qui doit être changé, amélioré, l’intervenant.e n’est qu’un révélateur de ce que l’interprète savait déjà… mais ne parvenait pas toujours à mettre en œuvre. Pour résumer : travailler la langue, le phrasé la prosodie ; construire une séquence ; se confronter à une série de filages ; développer son esprit critique pour enrichir son jeu.

Arnaud Churin dirige un atelier de jeu à partir de trois textes d'auteurs algériens avec les élèves acteur·rice·s : Le cadavre encerclé de Kateb Yacine, Le Voile de Abdelkader Alloula, Les borgnes ou le colonialisme intérieur brut de Mustapha Benfodil. Il sera accompagné les 19 et 20 novembre d'Emanuela Pace (comédienne, traductrice, dramaturge, collaboratrice pendant plusieurs années de Jean Louis Martinelli, qui a travaillé à ses côtés notamment sur la question algérienne) et les 17 et 18 décembre de Kheirredine Lardjam (comédien et metteur en scène algérien). "L'axe de travail est celui de déplacer les imaginaires sans doute emprunts d’un certain « post colonialisme » et d'œuvrer à la diversité des auteurs, des langues françaises." Arnaud Churin