Othello
création passée
de William Shakespeare
création le 4 mars 2019 à la SN61, Alençon
durée 2h30
tout public à partir de 14 ans
équipe de création
Mise en scène Arnaud Churin
Traduction, adaptation, dramaturgie Emanuela Pace
Collaboration artistique Marie Dissais et Julie Duchaussoy
Scénographie Virginie Mira
Costumes Sonia Da Sousa, réalisation Solène Filiol
Lumières Gilles Gentner
Musique Jean-Baptiste Julien
Conseil artistique, arts martiaux Laurence Fischer
équipe technique
Création technique et régie générale Camille Sanchez
Régie lumière Elias Farkli
équipe administrative
Administration et production Alain Rauline et Héloïse Jouary
interprètes
Iago Moanda Daddy Kamono
Othello Mathieu Genet
Desdemone Julie Héga
Cassio Emmanuel Vilsaint ou Nelson-Rafael Madel
Emilia Astrid Bayiha
Bianca, une conseillère du doge Aline Belibi
Le doge de Venise, Lodovico Denis Pourawa
Roderigo Jean-Felhyt Kimbirima
Brabantio, Montano Ulrich N’toyo
Production déléguée La Sirène Tubiste | Coproduction Scène nationale 61, Alençon — Théâtre de la Ville, Paris — Théâtre le Montansier, Versailles — L'Atelier à spectacles, Vernouillet — Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry — Compagnie Sandrine Anglade
images ©Matthieu Edet
Un blanc au milieu de noir·e·s ? Cette image est familière... ici on a mis en scène la "différence". Cette image que nous pensions spectaculaire est en réalité commune, permanente. Dans combien de films, de retransmissions d’événements sportifs, de lieux publics, de transports en commun cette image est elle vue, sans être regardée ? Car le blanc dans nos représentations artistiques, culturelles, dans nos imaginaires est comme rendu invisible... Le blanc n’a pas de couleur : « ce sont les autres qui sont différents ».
L’histoire d’Othello nous parle de cette expérience universelle « être le·la seul·e parmi des différent·es ». Le seul à être nouveau dans cette école, la seule à ne pas parler la langue commune, le seul à ne pas croire en dieu etc.
Shakespeare modélise une situation pour nous parler sans doute de cette solitude humaine. Il fabrique un cauchemar pour nous montrer notre fragilité. Au moment où Othello est "au top" d’un point de vue amoureux, professionnel, il nous montre à quel point le langage, les mots, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus tangible comme espace commun, peuvent fragiliser, défigurer ou faciliter la commune existence de personnes qui (sous un certain aspect) ne se "ressemblent" pas.
Notre proposition d’inverser "les couleurs" vise à raconter l’histoire, en restant au plus proche du texte de Shakespeare, en affirmant que la couleur n’est pas essentielle dans l’histoire c’est la différence qui est nécessaire pour faire jouer le sens des mots de Shakespeare.
En construisant un contexte inédit à ce classique de la littérature mondiale on le sert — on ravive les problèmes qu’il entend exposer — et on se sert de lui pour rendre visible une image que l’on ne voyait pas : la différence n’est pas l’essence de l’autre et par le discours (commun ou individuel) nous pouvons lui faire une place, ou pas.